Colloque "Écrire entre les langues" 2023
La deuxième édition du colloque Lire et écrire entre les langues aura lieu
à Aix-en-Provence les 14, 15 et 16 juin 2023
Ce projet de colloque « LEEL 2023 – Lire et écrire entre les langues » est le deuxième volet d’une réflexion scientifique déjà engagée avec le colloque Ecrire entre les langues 2021, porté par AMU (LPL/CNRS), l’Inalco (Paris), l’Université de la Sorbonne nouvelle (DILTEC) et l’Université d’Angers (CIRPAL), qui a eu lieu à l’Inalco (Paris) le 14-15 juin 2021. Il vise ainsi à s’inscrire dans une dynamique collective inter-universitaire autour de l’écriture littéraire plurilingue. Cette dynamique est destinée à se poursuivre et à se renforcer dans les prochaines années, avec la mise en oeuvre de la convention de recherche LEEL (2022-2027) et la constitution d'un réseau de chercheurs.euses, enseignant.e.s, écrivain.e.s et artistes.
Comment donner à lire, à entendre mais aussi à dire jusque dans la classe-même ce plurilinguisme inhérent à notre monde urbanisé mondialisé (Calvet, 1994) ? C’est ce dialogue entre le français normé et des langues qui lui semblent aux antipodes (à l’instar des langues orientales, africaines, océaniennes enseignées à l’Inalco), mais aussi entre les multiples variétés du français, sociales (Gadet, 2007) et topiques (Likacheva-Philippe, 2010), que nous nous proposons d’explorer dans ce colloque, à la fois dans son expression littéraire et dans son exploitation pédagogique. Dialogue qui ne va évidemment pas sans heurts, la littérature portant elle aussi le témoignage des rapports de dominations exercés dans la société (Giordan, Ricard & Balibar, 1976), au sein de la francophonie (Spaëth, 2018), où le français se décline sous des formes variées, trop souvent invisibilisées. Que ce soit dans l’exploration des corpus littéraires ou des expériences pédagogiques de création plurilingue, c’est donc aussi ce “bruissement de la langue” (Barthes, 1984) et ce plurilinguisme interne aux langues, que le colloque veut aussi promouvoir, en particulier pour le français, dont le singulier masque la diversité géolinguistique des variantes régionales comme nationales, autant de manifestations de l’hétérogénéité langagière (Glissant, 1995) inhérente à l’espace francophone, auquel aucun locuteur n’échappe (Derrida, 1996).